Manger équilibré et se faire plaisir, c’est vraiment possible ? C’est la conviction de Tracy Amofa-Diatuo, nutritionniste invitée dans les maisonnées et au GEM pour une sensibilisation à l’alimentation saine, et surtout, une mise en action. On vous raconte ! 

Première étape : comprendre les pratiques existantes

Avant de passer à l’action, il a d’abord fallu comprendre les pratiques déjà présentes au sein des maisonnées et du GEM afin de mieux cerner les besoins.

• Comment les menus sont élaborés ?

• Quels sont les repas habituels ?

• Quelles sont les portions ? 

Tracy a notamment utilisé un jeu pour tester les connaissances des habitants sur le sujet. 

Si certains habitants ont d’abord eu une appréhension, par peur de ne plus pouvoir manger des “repas plaisir”, ils se sont rapidement détendus et ont accepté les potentielles évolutions. 

Deuxième étape : la mise en action

Après avoir compris les habitudes de chacun, c’était le bon moment pour mettre en place des actions concrètes via un atelier de cuisine participatif. 

L’objectif ? Montrer qu’un équilibre alimentaire passe par un bon ratio entre légumes, féculents et protéines, par une sensation de satiété et de plaisir. 

Tracy a proposé des recettes dans chaque maison en faisant participer les équipes et habitants. 

“Certaines équipes étaient déjà très sensibilisées et d’autres ont amélioré leurs pratiques. Il est tout à fait possible de manger équilibré en se faisant plaisir. Il y a tellement de saveurs et d'épices à découvrir.” explique Tobias Gerken, directeur de L’Arche à Strasbourg. 

Tracy a rebondi sur l'idée émanant des maisonnées de faciliter le choix des menus équilibrés grâce aux supports visuels (pictogrammes et dessins). Ce que les maisons ont mis en place par la suite...

Troisième étape : le bilan 

Et maintenant ? Quels ont été les changements et l’impact dans le quotidien ?

Pour l’ensemble des maisons, le bilan est positif et des changements s’amorcent dans chacune d’entre elles. 

Si certaines notions n’étaient pas forcément simples à comprendre de prime abord pour les habitants (groupes alimentaires, fréquence alimentaire, diversité et catégorisation des plats), Tracy a parfaitement su les expliquer et les documents y ont contribué. 

Plusieurs maisons ont constaté que les habitants sont davantage investis dans le conception des repas et acceptent les bienfaits d’une alimentation équilibrée. Ils ont aussi intégré la notion de saveur pour rendre les repas gustativement meilleurs et se rendent compte que manger bien peut aussi rimer avec plaisir. 

Si le bilan est positif, il y a encore quelques difficultés sur certains points (gestion de portions, etc.) mais c’est normal, puisque l’alimentation est travail sur le long terme. 

Pour Tobias, c’est une réussite : “Chaque maisonnée a mis en place des repas équilibrés et a été sensibilisée tout en gardant l’aspect plaisir. Les équipes et habitants ont vraiment pris conscience des enjeux. Il y a forcément beaucoup de situations où L’Arche n’aura pas la main (repas lors du travail, en famille, etc.) mais nous avons contribué à faire un travail collectif pour apprendre ensemble à mieux manger.”