« J’irai dîner chez vous. »
« J’irai dîner chez vous. »
Tous les lundi soir, Claudine va donner un coup de main en cuisine à la maison Mali7. L’occasion de nourrir... des liens d’amitié !
Toute sa vie, Claudine a aimé le contact, le défi, l’innovation. De son premier métier d’enseignante à ses engagements dans des mouvements de jeunes, en passant par ses missions de coopératrice en pastorale, directrice d’un foyer d’étudiantes, coordinatrice de mouvements apostoliques et éducatifs, « à chaque fois j’ai répondu oui parce que j’avais envie de créer, d’innover » confie-t-elle. C’est lorsqu’elle devient responsable diocésaine de la Pastorale de la Santé que son chemin croise celui de L’Arche à Strasbourg. « J’ai rencontré Esther, qui est membre du CA de L’Arche. Je lui ai dit qu’une fois à la retraite et l’espace rencontre ouvert, je m’y engagerai bien comme bénévole... ».
L’ouverture de l’espace rencontre ayant été retardé, Veronika, alors directrice de L’Arche, lui propose de venir en soutien à Jessica, responsable de la maison Mali7, les lundi soir : « Tout de suite j’ai senti que ma place était là » se souvient Claudine.
Chaque semaine, un résident est de service pour la cuisine. Ensemble ils préparent le dîner et définissent le menu pour le lundi suivant. L’un ou l’autre traîne dans le coin et demande : « Est-ce que je peux aider ? ». Il faut couper la viande, préparer la pâte à quiche, beurrer le plat à gratin, couper le potiron... et en même temps, ils discutent. « Je découvre que casser un oeuf peut s’avérer compliqué, confie Claudine, que le jambon est coupé en trèèès petits morceaux et que la pâte à tarte n’a plus un espace sans trous de fourchette. Mais ce que je sens surtout, c’est l’envie de s’entraider. Et tant pis si ça prend du temps. C’est fait avec tellement de sérieux. » Arrive ensuite celui qui met la table, et au fur et à mesure tout le monde est là.
Je ne m’attendais pas à ce qu’on me donne autant d’amour ici. »
« Ce qui me fait du bien quand je viens dîner à L’Arche, c’est la spontanéité, le naturel des résidents. S’ils se chamaillent, ils se demandent pardon. Ils se respectent ! C’est formidable. Cela me fait réfléchir à ma relation à l’autre : suis-je aussi simple ? Je reçois beaucoup de claques... » à son anniversaire Claudine reçoit des dessins, elle est invitée à leur fête de Noël et fait partie du tirage au sort : « Ils me font faire partie de la grande famille. Je ne m’attendais pas à ce qu’on me donne autant d’amour ici. » Un soir, alors que Christel pleure, Claudine l’écoute. Avant qu’elle ne parte Christel lui dit : « Merci de m’avoir consolée. » Dans chacune de ses missions, ce qui touche le plus Claudine c’est « cette vulnérabilité qui me renvoie à ma propre vulnérabilité ». Au fil des repas, des relations d’amitié se sont tissées : « Si une semaine je ne viens pas, ils me manquent vraiment. »