Le Musée Zoologique demande l’avis des adhérents du GEM et des résidents de L’Arche
Le Musée Zoologique demande l’avis des adhérents du GEM et des résidents de L’Arche
Le Musée Zoologique a mené une démarche inédite ! Fermé pour travaux de rénovation depuis 2019, le musée a décidé de faire naître un nouveau musée, plus en phase avec les attentes des habitants de la ville. Le musée est parti enquêter auprès de tous types d’habitants, dont le profil des personnes en situation de handicap. On vous raconte tout !
Donner la parole aux publics qui ont besoin d’être entendus
Pour répondre au mieux aux attentes des habitants de Strasbourg, le Musée Zoologique a mis en place une démarche participative avant son ouverture en 2025.
Première phase : En 2022, une enquête a été diffusée en ligne et sur le terrain pour observer les grandes tendances et envies concernant les événements et activités qui prendront place dans le musée rénové.
Le problème avec ce type de questionnaire, c’est qu’il ne permet pas de toucher tous les publics.
Maïlys Liautard, chargée de médiation et de projets culturels intermusées, nous explique la seconde phase : “Cette année, nous sommes allés affiner les besoins avec des profils d’habitants plus spécifiques, notamment ceux qui ne sont pas sortis lors de l’enquête. En tout, il y a 5 profils d’habitants : les spécialistes (chercheurs et étudiants dans le domaine), les familles, les étudiants de tout horizon, les voisins du musée et les personnes en situation de handicap. C’est important pour nous d’aller au plus près des publics qui disposent de moins d’espaces de parole afin d’avoir des réponses à ces questions : qu’est-ce qui leur plairait ? Qu’est-ce qui les ferait venir ?”
Cindy Lebat, docteure en Sciences de l'Information et de la Communication, s’est joint à cette démarche pour faire entendre la voix des personnes en situation de handicap.
Un projet co-construit avec le GEM et L’Arche
Ce temps d’échange a été co-construit avec Emmanuelle, l’animatrice du GEM, et Tobias, le directeur de L’Arche, pour préparer au mieux ce projet. Des visuels et des jeux ont été préparés afin d’ajouter une dimension ludique et concrète aux discussions. C’était une manière d’adapter la démarche aux personnes en situation de handicap. Un spécimen (le faisan !) du Musée Zoologique avait même fait le déplacement !
Pour Cindy Lebat, il y a un enjeu très fort : “Nous étions à L’Arche et nous avons fait une rencontre d’une heure. L’idée était d’échanger avec les adhérents sur des choses concrètes. Est-ce qu’ils veulent des livrets en FALC (facile à lire et à comprendre) ? Plutôt des visites guidées ? Plutôt des visites humoristiques ? Avec qui et comment ils aimeraient visiter ?”
“On se rend compte à quel point c’est utile” : retour sur expérience
Pour Cindy Lebat, c’était une expérience très riche, qui a néanmoins soulevé des questionnements : “Ce focus groupe était très intense. C’était réjouissant. Cela a permis aussi d’interroger les personnes sur des concepts qu’on théorise. Mais cela soulève aussi une problématique : ces espaces de parole sont rares. L’inclusion n’est pas toujours effective.”
Pour Maïlys, c’est la dimension de co-construction qui l’a marquée : “C’était très enrichissant. On se rend compte à quel point c’est utile. On apprend des gens sur leur propre vécu et sur leur façon de se projeter. Je trouve aussi que ces temps permettent d’enlever certains a priori et certaines projections qui se trouvent remises en questions. On s’est apportés mutuellement. On a eu d’agréables surprises. En plus de cela, on était très attendus puisqu’on a noué une relation en amont (plusieurs temps de travail pour co-construire). C’était très convivial du début à la fin et cela s’est même terminé par un apéro.”
Pour Emmanuelle qui connaît bien les adhérents du GEM, elle a pu observer des comportements intéressants : “Les adhérents avaient du mal à se concentrer au début car c’était la fin de journée. Mais au fur et à mesure, tout le monde était à l’aise et investi. Il y en a deux en particulier qui étaient au taquet car ils connaissent bien le Musée Zoologique. Ils étaient très fiers et touchés qu’on leur demande leur avis.”
Et bien sûr, les participants eux-mêmes ont été ravis comme Nassim qui témoigne : “J’étais content ! J’avais plein d’idées et j’ai pu donner mon avis !”
Associer les habitants, et surtout les personnes en situation de handicap, à la future programmation culturelle du Musée Zoologique, c’est une démarche honorable et rare. Nous sommes heureux d’avoir pu participer à cette démarche inclusive. La restitution de ces groupes de discussion aura lieu le 21 février 2024.
La démarche participative du Musée Zoologique est co-portée par les Musées de la Ville de Strasbourg et le Jardin des Sciences de l'Université de Strasbourg, avec l'accompagnement de Mêtis et d'Artizest.