“J’aime être aidée” : comment aider et être aidé en situation de handicap ?
“J’aime être aidée” : comment aider et être aidé en situation de handicap ?
Quand on est en situation de handicap, on peut avoir besoin d’aide sur des gestes du quotidien : faire la cuisine, s’habiller, se brosser les dents, passer un coup de fil, etc. Comment garder un équilibre entre aide et autonomie ? Comment les personnes en difficulté s’entraident entre elles pour avancer ensemble ? Les adhérents du GEM témoignent.
Oser demander de l’aide
Demander de l’aide, ce n’est pas toujours évident mais c’est parfois nécessaire. Pour Lucia, non-voyante, il est difficile de se repérer dans l’espace et l’aide est indispensable. Elle dit haut et fort : “J’aime qu’on m’aide”.
Pour Benoît qui avait des difficultés pour parler en groupe et s’exprimer, l’aide de l’animatrice et des autres adhérents l’ont transformé : “Au début au GEM j’étais un peu timide. Là je me détends et je parle plus. J’ai évolué, c’est beaucoup plus simple.”
En tant que personne extérieure, vous pouvez leur proposer de l’aide, les accompagner et leur permettre de résoudre les problèmes par eux-même en étant un soutien.
S’entraider pour évoluer ensemble
Quand j’ai demandé aux adhérents du GEM leurs principales difficultés, le sujet a rapidement dérivé sur la cuisine. On sent qu’il y a beaucoup de gourmands parmi eux ! Alors que certains ont l’impression de pédaler dans la semoule, pour d’autres c’est une formalité. Ceux qui ont plus de facilité aident ceux qui ont plus de difficultés : “J’ai du mal à quantifier, alors je demande de l’aide” dit Christel.
Emmanuelle qui voit tout cela d’un œil extérieur perçoit beaucoup de positif et d’entraide : “Lorsque vous avez commencé la recette des pâtes au thon, il y avait des images et des ingrédients, donc c’était facile. Par contre, pour le déroulé de la recette, c’était plus compliqué. Il fallait lire les étapes, etc. Donc Benoît lisait les étapes à Nassim et Timothée qui pouvaient avancer sur la recette.”
Tous sont unanimes pour dire qu’ils sont plus unis et rassurés de faire la cuisine tous ensemble. Pour Benoît c’est évident : “La cuisine c’est plus sympa à plusieurs”
Alors même que je posais des questions à chacun sur le sujet, j’ai assisté à une scène d’entraide concrète et touchante.
Le vendredi 15 septembre, c’était l’anniversaire de Timothée ! Il était attendu au GEM pour prendre l’apéro avec tout le monde. Le temps passe, il n’est toujours pas là… Etonnant pour le principal concerné. On se pose des questions et surtout… On a envie qu’il soit là pour fêter cet événement.
Emmanuelle propose alors à Lucia d’appeler Timothée pour savoir quand est-ce qu’il compte venir. Prendre le téléphone n’est pas chose simple pour Lucia. Elle est non-voyante et a forcément besoin d’aide pour trouver le numéro dans le répertoire. Spontanément, Benoît lui est venu en aide pour chercher le numéro. Une fois l’appel en cours, la grande question était : comment mettre le haut-parleur ? Et là c’est Nassim qui est venu en aide à Benoît. Quel travail d’équipe et d’entraide spontané pour pallier les différentes lacunes de chacun.
Et enfin… Le tant attendu Timothée est venu !
Au final, l’effet de groupe leur permet d’évoluer ensemble et de travailler sur les faiblesses de chacun. Chacun trouve son équilibre entre son envie d’autonomie et son besoin d’aide.
Si vous n’avez pas encore lu notre dernier article sur le même sujet, avec le témoignage de François Ruppert, responsable de l’habitat inclusif, cliquez ici.