“Il y a des moments qui restent gravés en moi” : témoignage de Mathilde après deux ans passés à L’Arche
“Il y a des moments qui restent gravés en moi” : témoignage de Mathilde après deux ans passés à L’Arche
Mathilde a vécu à la maison Grand8 en tant qu’étudiante pendant deux ans. Une période marquée par des échanges conviviaux et des moments forts. Elle raconte son expérience.
“Mes parents se sont rencontrés à L’Arche” : L’Arche, un environnement familier
L’Arche n’est pas un environnement méconnu pour Mathilde : “Mes parents se sont rencontrés à L’Arche et mon père était directeur de L’Arche à Montpellier. J’ai toujours été en contact avec L’Arche et baignée dans cet environnement.”
Et pour autant, même en étant familière avec cet environnement, Mathilde a fait une expérience à part entière : “J’ai fait l’expérience d’une nouvelle façon d’être à L’Arche. À Strasbourg, j’étais partie intégrante. L’habitat inclusif était très différent de ce que je connaissais.”
Mathilde se rendait disponible tous les lundis, mardis soirs et un jour dans le week-end. Elle partageait un temps avec les résidents pour discuter, dîner, etc. Des moments simples et précieux.
Des moments forts et des anecdotes marquantes
Pendant deux ans, Mathilde a partagé des moments qui l’ont marquée. Ce sont des sourires, des regards, des phrases, des instants qui restent gravés et qu’on emmène avec soi.
Des phrases, Mathilde en a plein dans son téléphone ! Elle notait toutes les petites perles qu’elle entendait et qui la faisait rire ou réfléchir : “À L’Arche quand on a l’oreille attentive, il y a des perles qui sortent, des phrases qui arrivent comme ça et qui te retournent la tête. C’est drôle et ça fait réfléchir.”
Ces phrases nous plongent dans le regard de l’autre, dans la manière dont l’autre voit les choses. Elle tient justement à nous en partager quelques unes :
“Je ne sais pas ce que je ferai demain, mais je verrai demain.” - Lucia
“La vie fait partie de tous les risques.” - Sylvain
“Il n’y a pas que moi dans ma vie” - Marie
Parfois plus que des phrases, ce sont des moments drôles, mais qui impressionnent aussi sur la manière dont certaines personnes peuvent lâcher prise : “On allait manger tous ensemble dans un resto et en revenant Marie m’explique qu’elle a fait tomber son téléphone dans l’eau. Je lui dis que je suis désolée pour elle (qu’elle ait perdu son téléphone). Elle me répond : “Mais non il n’est pas perdu, il est dans l’eau.” Pour elle c’était impensable de dire qu’il était perdu. Contre toute attente c’est elle qui a raison : elle sait très bien où il est (donc il n’est pas perdu) mais ce qu’on entend parfois par perdu c’est être “hors d’atteinte”. Or, Marie revient au sens premier du mot comme s’il ne s’agissait pas d’oublier le sens premier des choses, et c’est là que se produit ce que j’ai nommé : une sorte de retournement ! Elle me ramène sur la terre ferme.”
L’envie de garder un lien avec L’Arche avec un engagement différent
“Je me rappellerai de toutes les personnes. Ce sont des moments qu’on a partagé et qui vont rester en moi. Cela m’a construit. Même si je ne vais pas mettre un mot en particulier sur ce que j’ai vécu, c’est quelque chose qui m’a suivi pendant deux ans.”
Mathilde est en train de réfléchir à une nouvelle manière de s’engager à L’Arche. L’envie de rester proche tout en gardant un espace à soi : “Je veux garder un contact avec L’Arche. J’ai juste envie de changer la manière de considérer mon engagement.”